5 idées reçues (et fausses) sur les métiers du tourisme
Certains clichés sur le secteur du tourisme méritent d'être déconstruits !
Les clichés ont la vie dure ! La France a beau trôner fièrement à la place de première destination touristique mondiale, les idées préconçues accolées au secteur du tourisme persistent. On vous invite à démystifier ces stéréotypes susceptibles de freiner à tort vos projets de reconversion dans un secteur pourtant riche en opportunités. Voici 5 préjugés que vous avez forcément lus ou entendus à propos des métiers du tourisme !
Des métiers difficilement conciliables avec une vie familiale
C’est sans aucun doute l’un des clichés les plus répandus associés au secteur du tourisme : les professionnels du domaine passeraient leur vie à parcourir le globe au gré des opportunités qui se présentent à eux. Une idée reçue qui peut susciter autant d’enthousiasme que d’appréhension, en fonction des aspirations individuelles. Si l’idée de pouvoir bouger est un atout pour certains, d’autres penseront à l’impact potentiellement négatif sur leur sphère privée et équilibre personnel. Si c’est votre cas, rassurez-vous, la réalité est beaucoup plus nuancée avec une majorité d’emplois qui n’implique pas de déplacements.
En effet, de nombreux métiers du tourisme sont basés localement, sans obligation de bouger ou voyager ; les personnes travaillant par exemple dans l’hôtellerie ou la restauration peuvent très bien faire toute leur carrière en changer d’établissement ou en évoluant dans leur entreprise, là où ils habitent. Au sein des régions très touristiques également, il y a suffisamment d’activité et d’employeurs potentiels, pour trouver des opportunités sur place.
La fréquence de vos déplacements dépendra aussi largement du métier que vous exercerez. Des postes tels que conseiller en agence de voyage, responsable communication dans un office de tourisme, agent d’escale dans un aéroport , ou encore les métiers liés aux ressources humaines et à la gestion financière ne nécessitent pas de voyager.
Un autre préjugé tenace voudrait que même lorsqu’ils ne voyagent pas, les professionnels du tourisme seraient accaparés par un emploi du temps chargé, avec des horaires décalés qui les empêcheraient de profiter de leur soirée ou de leur week-end… et donc de leur vie de famille ! Encore une fois, la diversité des emplois dans le domaine offre une large gamme d’horaires et de conditions de travail, permettant aux employés de s’orienter vers ceux qui s’accordent le mieux à leur vie privée et à leurs préférences personnelles.
« Il s’agit uniquement de jobs saisonniers » et de « métiers sans formation »
Difficile de nier l’importance des jobs saisonniers dans des branches comme l’hôtellerie-restauration ou même l’animation. C’est d’autant plus vrai dans les zones touristiques fréquentées par des visiteurs du monde entier, telles que certaines stations balnéaires durant la saison estivale et les stations de ski en hiver. Les besoins en recrutement sont importants durant ces périodes et les établissements doivent embaucher du personnel saisonnier en plus, pour renforcer leur équipe.
Cette nécessité de soutien aux équipes sur place démontre bien la présence d’emplois permanents dans les différentes filières du tourisme. Des métiers comme réceptionniste, serveur, barman ou employé d’étage offrent des jobs saisonniers et aussi des postes accessibles à tout moment de l’année. La stabilité de l’emploi est donc une réalité pour de nombreux professionnels du tourisme, présentant des perspectives de carrière durables, qui s’étendent bien au-delà des saisons touristiques ! Et les emplois saisonniers sont une excellente opportunité pour découvrir ces métiers avant de s’y engager à plus long terme.
L’idée préconçue selon laquelle les emplois dans le domaine du tourisme sont peu qualifiés mérite également d’être remise en question. En réalité, on trouve des métiers, et des formations permettant d’y accéder, adaptées à tous les niveaux d’études, du CAP au bac+5.
Si l’idée d’embrasser la carrière de cuisinier ou de travailler dans les métiers de bouche vous séduit, vous pouvez par exemple opter pour un CAP Cuisine en 2 ans. Cette formation intègre harmonieusement la théorie et la pratique, une caractéristique partagée par de nombreux cursus liés au tourisme, favorisant ainsi l’acquisition d’une maîtrise approfondie des techniques culinaires.
Pour ceux ayant l’ambition d’occuper un poste à responsabilités dans le domaine de la restauration, en tant que chef de cuisine par exemple, un diplôme de niveau bac+2 comme le BTS MHR (Management en Hôtellerie-Restauration) peut être une piste à considérer. Il faut néanmoins avoir conscience qu’il sera souvent nécessaire d’accumuler une certaine expérience du terrain avant d’endosser des fonctions managériales.
Des poursuites d’études à travers une licence professionnelle ou un Bachelor (bac+3), voire un Master Management en Hôtellerie-Restauration (bac+5) permettent de consolider vos compétences existantes ou en acquérir de nouvelles dans des domaines aussi divers que la gestion, la comptabilité, le marketing ou les langues étrangères. Ces parcours s’avèrent incontournables pour accéder plus rapidement à des postes de direction au sein d’un restaurant ou d’un établissement hôtelier.
Ainsi, même si le secteur du tourisme est réputé pour donner l’opportunité aux débutants de faire leurs preuves, il devient de plus en plus nécessaire de se former pour développer une expertise spécifique et accéder aux nombreuses opportunités de postes à responsabilités.
À ce niveau, les formations liées aux différentes branches du tourisme (hôtellerie-restauration, animation, transport…) sont reconnues comme des parcours de qualité, offrant l’occasion aux jeunes diplômés ou aux adultes en reconversion de s’épanouir dans des carrières aussi diversifiées qu’enrichissantes.
« Les salaires ne sont pas attractifs »
C’est un discours qu’on entend souvent, mais qui tient rarement compte de facteurs aussi cruciaux que la diversité des métiers, les perspectives d’évolution, le niveau d’expérience, ainsi que les avantages en nature qui sont courants dans l’industrie du tourisme. Tous ces éléments peuvent pourtant exercer une influence significative sur la rémunération des professionnels du secteur !
Ainsi, s’il est admis que les animateurs de centre de vacances qui débutent dans le métier touchent rarement un salaire très élevé, ils peuvent souvent compter sur des avantages significatifs tels qu’un hébergement fourni par l’employeur, des repas gratuits, ainsi que l’accès à divers services et activités sur place. Les employés du secteur de l’hôtellerie-restauration peuvent quant à eux recevoir des pourboires plus ou moins généreux, en plus d’une rémunération revalorisée pour la deuxième année consécutive, après une première hausse de salaire en 2022. Par ailleurs, les professionnels travaillant de nuit ou le week-end peuvent, selon leur situation, bénéficier de compensations financières.
Dans un contexte de manque de personnel, la tendance actuelle est à l’augmentation des salaires afin de relever les défis de recrutement auxquels sont confrontés les employeurs du secteur. Parmi les métiers les mieux rémunérés du tourisme, on pense évidemment aux postes à responsabilités impliquant des compétences managériales (responsable d’agence de voyage, maître d’hôtel, gouvernante, chef de partie), mais aussi aux professionnels du marketing touristique avec par exemple le métier de revenue manager, appelé aussi yield manager.
« Les perspectives d’évolution sont rares »
L’idée reçue qui voudrait que les évolutions de carrière soient difficiles dans le secteur du tourisme est encore tenace. Un préjugé qui ne correspond pas à la réalité vécue par d’innombrables professionnels du tourisme qui ont réussi à gravir les échelons pour atteindre leurs objectifs les plus ambitieux.
Comme c’est le cas dans la plupart des secteurs d’activité, et peut-être encore plus qu’ailleurs, il est courant de commencer en bas de la hiérarchie pour monter en compétences au fil de l’expérience jusqu’à accéder à des postes à responsabilités. Cela requiert un investissement personnel important et une motivation sans faille, mais la récompense se traduit généralement par une carrière enrichissante et pleine de possibilités.
Le commis de cuisine occupe par exemple le premier échelon dans la hiérarchie d’une brigade, mais il peut à force d’expérience et de persévérance évoluer au fil des années vers le poste de cuisinier, chef de partie, second de cuisine jusqu’à accéder au métier prestigieux de chef-cuisinier. On retrouve ce même type de progression dans les différentes branches du tourisme que ce soit dans l’hôtellerie ou l’événementiel avec des parcours couronnés de succès et autant d’exemples de réussite pour tous ceux qui sont prêts à investir du temps et des efforts dans leur développement professionnel.
« Il faut obligatoirement parler plusieurs langues »
Si la maîtrise d’une ou plusieurs langues étrangères peut être un atout indéniable pour décupler ses opportunités professionnelles, elle est loin d’être une obligation pour trouver un emploi et faire carrière dans le tourisme. En fonction de votre lieu de travail et du type de poste visé, la seule langue dont vous pourrez avoir besoin est votre langue maternelle !
Et contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, cette affirmation n’est pas seulement valable pour les métiers du tourisme sans contact direct avec le public (cuisinier, employé d’étage, agent de propreté). Prenons l’exemple d’un réceptionniste d’hôtel. Bien qu’il soit quotidiennement appelé à interagir avec la clientèle, il est parfaitement envisageable que ces échanges se déroulent en français dans la majorité des cas, selon l’emplacement géographique de l’établissement.
C’est donc un constat rassurant pour les personnes qui ne se sentent pas spécialement à l’aise avec les langues étrangères : la richesse des situations professionnelles leur permet également de s’épanouir dans le secteur du tourisme sans avoir à rougir de leurs lacunes. Par ailleurs, il est important de rappeler qu’il existe une pléthore de solutions pour améliorer ses compétences linguistiques, que ce soit en suivant une formation interne ou en prenant des cours de perfectionnement adaptés à son niveau.
Cet article a été réalisé en partenariat avec le Gouvernement.
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